Plantes purifient-elles l’air : conseils pour améliorer la qualité de l’air intérieur

La NASA n’a jamais prétendu que quelques pots disséminés au hasard suffiraient à assainir l’atmosphère d’une pièce. Dans la réalité des appartements, la promesse d’un air purifié par les plantes se heurte à la contrainte du nombre et de l’espace. On rêve d’un effet spectaculaire, on se retrouve souvent avec une discrète amélioration… à condition de choisir la bonne espèce et d’en prendre soin.

Les recherches récentes ne laissent pas place au doute : seules certaines variétés de plantes procurent un bénéfice tangible, et encore, ce résultat dépend de nombreux paramètres. Luminosité, taux d’humidité, circulation de l’air : chaque détail compte. Un arrosage négligé ou une exposition inadéquate, et le potentiel dépolluant s’effondre. Le mythe de la plante miracle s’estompe, mais l’idée d’un intérieur plus sain, elle, tient bon.

La qualité de l’air intérieur : un enjeu souvent sous-estimé

Dans les logements modernes, la qualité de l’air intérieur devient souvent plus préoccupante qu’on ne l’admet. La pollution intérieure regroupe une foule de composés organiques volatils, les fameux COV : formaldéhyde, benzène, xylène, toluène. Ces substances proviennent des matériaux de construction, des produits d’entretien ou de simples objets du quotidien et s’accumulent sans qu’on s’en rende compte. Les fenêtres fermées, la ventilation limitée, c’est le quotidien de nombre de citadins.

Le syndrome des bâtiments malsains (SBM) illustre bien l’effet de cette pollution sur notre santé : maux de tête, yeux qui piquent, fatigue qui s’installe. Le formaldéhyde se cache dans les sacs en papier, mouchoirs jetables, produits ménagers ; le benzène dans les résines plastiques, colorants, cires ; le trichloréthylène se niche dans les encres et peintures ; le xylène s’échappe du caoutchouc ou du cuir ; l’ammoniaque s’invite via les nettoyants pour vitres ou certains engrais.

Voici les principales sources de COV à surveiller dans le foyer :

  • Formaldéhyde : sacs en papier, mouchoirs jetables, essuie-tout, produits ménagers
  • Benzène : résines plastiques, colorants, cire encaustique
  • Xylène : caoutchouc, cuir, peinture
  • Ammoniaque : produits nettoyants, cires à parquets, engrais

Dans ce contexte, s’intéresser aux plantes pour améliorer la qualité de l’air a tout son sens. Certes, les végétaux ne font pas tout : ils ne remplacent pas l’aération ni la vigilance sur les produits chimiques utilisés à la maison. Mais leur présence, combinée à des gestes simples, réduit l’exposition aux substances indésirables. La clé : repérer les sources de pollution domestique et choisir les leviers d’assainissement adaptés.

Plantes dépolluantes : mythe ou véritable solution pour purifier l’air ?

Le concept des plantes dépolluantes fascine depuis des décennies. La NASA avait lancé le débat avec ses expériences sur la capacité des végétaux à absorber certains polluants par phytoremédiation et photosynthèse. Les résultats en laboratoire sont frappants : formaldéhyde, benzène, trichloréthylène disparaissent sous l’action du spathiphyllum ou du pothos, mais dans des conditions très contrôlées.

En appartement, la situation diffère : volumes d’air importants, sources de polluants domestiques multiples, ventilation plus ou moins efficace. Une plante isolée ne peut pas faire des miracles. La végétation intérieure doit s’envisager comme un complément : aérer chaque jour, limiter les produits chimiques, utiliser si besoin un purificateur d’air… et installer quelques plantes soigneusement choisies.

Au-delà de la filtration, les plantes influencent l’humidité et le microbiote de l’air intérieur. Elles modifient la composition bactérienne, créent une ambiance plus équilibrée. Le bénéfice ne s’arrête pas à la chimie : la simple présence du vert améliore le moral, apaise, booste la productivité. Un bureau avec plantes, c’est souvent moins de stress et plus d’énergie.

La science progresse à petits pas. On comprend mieux aujourd’hui comment les micro-organismes présents dans le terreau interagissent avec les polluants volatils. Retenons surtout que l’effet dépolluant des plantes vient en renfort d’autres gestes : il ne remplace jamais l’aération régulière, ni la réduction des sources de pollution.

Les espèces les plus efficaces pour assainir votre maison

Pour améliorer la qualité de l’air intérieur, sélectionnez des plantes pour purifier l’air selon les polluants présents chez vous. Certaines espèces cumulent les atouts. Le pothos (Epipremnum aureum) séduit par sa robustesse et sa capacité à absorber divers composés organiques volatils. Le spathiphyllum (fleur de lune) neutralise trichloréthylène, formaldéhyde, ammoniaque, et s’adapte à la mi-ombre. La sansevière (langue de belle-mère) est idéale en chambre, tolérante à la sécheresse, elle filtre le CO2 même la nuit.

Voici les espèces les plus recommandées pour un effet dépolluant diversifié :

  • Chlorophytum (plante araignée) : absorbe monoxyde de carbone et formaldéhyde, facile à cultiver.
  • Fougère de Boston : capte xylène, toluène, régule l’humidité ambiante.
  • Aloe vera : filtre formaldéhyde, benzène, xylène, apprécie les bords de fenêtre.
  • Lierre anglais : efficace contre benzène, xylène, moisissures ; utile dans les pièces d’eau.
  • Dracaena : agit sur xylène et trichloréthylène, se plaît à la lumière filtrée.
  • Kentia de Forster et chamaedorée : adaptés aux grands volumes, absorbent formaldéhyde et ammoniaque.

Le ficus elastica cible le formaldéhyde ; l’areca aide à réguler le CO2. Pour les espaces collectifs ou les pièces de vie, le gerbera et le chrysanthemum élargissent la palette dépolluante. Panachez les variétés, adaptez-les à l’utilisation de chaque pièce, surveillez leur état sanitaire, seuls des sujets vigoureux contribuent réellement à un air plus sain.

Arrangement de plantes d interieur sur un bureau en bois avec lumière matinale

Conseils pratiques pour choisir, installer et entretenir vos plantes purifiantes

Pour un intérieur sain, sélectionnez des plantes adaptées à l’exposition et à la superficie de chaque pièce. La lumière reste déterminante : la majorité des plantes purificatrices d’air apprécient la clarté sans soleil direct. Certaines, comme le spathiphyllum ou la chamaedorée, tolèrent les recoins ombragés ; d’autres, tel l’aloe vera, préfèrent s’installer près d’une fenêtre.

L’arrosage varie selon l’espèce. Un excès d’eau favorise la prolifération des moisissures et une humidité excessive. Les fougères et le chlorophytum aiment une ambiance légèrement humide ; la sansevière ou le dracaena supportent des arrosages espacés. Essuyez régulièrement le feuillage : la poussière réduit l’efficacité d’absorption des polluants comme le formaldéhyde, le benzène ou le xylène.

Pour maximiser l’effet dépolluant, gardez en tête ces recommandations :

  • Installez au minimum deux plantes pour 10 m² afin d’obtenir un impact appréciable sur la qualité de l’air.
  • Associez plusieurs espèces pour élargir la filtration des composés organiques volatils.
  • Écartez les plantes toxiques comme le dieffenbachia ou certaines aracées si des enfants ou des animaux vivent sous votre toit.

L’hydroponie peut s’avérer judicieuse pour limiter les risques liés à la terre, surtout en cas d’allergies ou avec de jeunes enfants. Restez attentif à l’humidité : un nombre trop élevé de plantes dans une pièce peu ventilée encourage les moisissures. Même entouré de verdure, rien ne remplace un renouvellement d’air quotidien pour préserver une qualité de l’air intérieur optimale.

Installer des plantes dépolluantes, c’est investir dans un mieux-être discret mais constant. Quelques gestes, un peu d’attention, et le souffle de la nature s’invite durablement à l’intérieur. Peut-être la première pierre d’un espace où l’air, enfin, retrouve sa légèreté.